Chronique de mars du comité côtier : Une nature à apprivoiser
Lise Lavoie, Adjointe aux communications
Publié le Vendredi 1er mars 2019 à 10:38
Une nature à apprivoiser : le littoral de Notre-Dame-du-Portage
Le citoyen affamé de paysages uniques parle avec admiration du soleil couchant de Notre-Dame-du-Portage. Pour peu qu’il soit patient dans ses observations, un autre paysage fabuleux peut s’ouvrir aussi à ses yeux: le monde des plantes et des animaux habitant notre bande riveraine.source: Illustration: FQRPN, "Estuaire du Saint-Laurent, haut lieu de la diversité floristique", modifiée le 12 février 2019
Cette bande riveraine renferme de véritables trésors. Des plantes finement dessinées sous l’action de la salinité de l’eau: des algues, des mousses et des hépatiques (herbier aquatique); spartine alterniflore, etc. (marais inférieur); arroche astae, spartine pectinée, orge queue d’écureuil, élyme des sables (marais supérieur) etc.; rosier sauvage, etc. (extrême de pleine mer).
Ces plantes doivent répondre aux différents défis de Dame Nature. Pensons ici au fait qu’à marée haute, les plantes de notre littoral baignent dans l’eau alors qu’à marées basses, elles sont exposées à l’air, à la chaleur ou au froid de même qu’aux vents pas toujours hospitaliers. Elles doivent aussi résister impérativement aux vagues. En hiver et au printemps, elles doivent s’ajuster au frottement des glaces. Elles ont aussi à composer avec les interventions humaines pas toujours heureuses.
Parfaite symbiose avec les animaux
Ces plantes sont cependant futées et utiles, si je puis dire. Voici une de leurs stratégies. Comme chacun le sait, l’eau douce est plus légère que l’eau salée, elle se superpose à celle-ci. C’est dans cette partie salée inférieure par où arrivent précisément les nutriments dont s’alimentent les plantes estuariennes.
Elles savent également mourir à l’automne et leur décomposition sert d’abord à nourrir des protozoaires et d’autres micro-organismes apparaissant sur leur pourtour. À leur tour, de petits invertébrés réussissent à se nourrir des détritus laissés par les premiers. Puis arrivent à la table, les poissons qui seront à leur tour mangés par les oiseaux et les mammifères.
Ces plantes de notre rivage ne manquent pas non plus d’être des protectrices pour nous, êtres humains. Ainsi, grâce à leur système racinaire performant, elles réussissent, pour peu qu’on leur donne la chance de prospérer, à retenir le sol en lui procurant une grande cohésion. En favorisant également l’infiltration de l’eau dans le sol, elles sont capables de diminuer sensiblement le ruissellement.
À notre tour, nous pouvons aider ces formidables créatures vivantes. Ce sera l’objet de notre prochaine chronique.
Pierre Étienne D’Amours
Comité Côtier de Notre-Dame-Du-Portage